Profilage: la police de Repentigny documente le sujet
En plus de documenter leur intervention, le Service de police de la Ville de Repentigny (SPVR) évite dorénavant de poser la question qui fâche les communautés noires lors d’une interception: « Est-ce que le véhicule vous appartient? »
Cet aspect là est souvent ressorti dans les plaintes de plusieurs citoyens de race noire se disant, dans les médias, être victime de profilage racial de la part des agents et des griefs ont été déposés auprès de la déontologie policière ou de la Commission des droits de la personne.
«Je n’ai jamais pensé que cela blessait des gens. C’était un automatisme chez nous les policiers », confie Jean-François Fortier agent de liaison avec les communautés culturelles lors d’un stage en auto patrouille auquel In Texto a été convié.
Le policier réalise depuis un an ce travail de rapprochement avec les ethnies mais, dit-il, les derniers titres sortis dans les médias « nuisent un petit peu » à cette tâche et constituent des « obstacles » à l’amélioration de la situation.
Selon lui, la « mauvaise presse » dont jouit le SPVR actuellement fait gonfler la perception de la population ethnique que tous les policiers sont racistes.
« En ce moment, c’est automatique pour les gens d’évoquer le profilage dès qu’un policier intercepte quelqu’un de race noire »-J-F Fortier
Cette nouvelle donne amène le corps de police à s’aligner avec une des recommandations de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (DPDJ) : établir une statistique des interventions.
Depuis 2011, la Commission recommande au corps de police du Québec de colliger des données concernant l’ « appartenance raciale » et la condition sociale présumées des individus dans le cas des actions policières, ce qui aurait permis d’avoir un réel état des lieux. Ce souhait a été réitéré en décembre 2018 à la suite de la publication du plan stratégique du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en matière de profilage racial et social.
«Maintenant, oui, on documente. Dès qu’une personne évoque le profilage racial, le processus de documentation commence.», indique l’agent Fortier.
On parle d’établissement de carte d’appel, de la raison de l’intervention et de toutes les actions posées par la patrouille en question ainsi que l’appartenance raciale du citoyen.
Formation ratée
Dans le cadre de sa politique de rapprochement, le SPVR a offert, récemment, à ses 120 policiers une formation destinée à leur en apprendre plus sur les communautés culturelles.
Deux formateurs les ont rencontrés pendant une journée afin de les aider à cerner certaines nuances relevant des différentes cultures, mais cela s’est moins bien passé.
«Un des formateurs était à point, mais l’autre ne l’était pas. Je ne m’en cache pas, tranche Jean-François Fortier, elle portait beaucoup de jugements sur les policiers dès le départ.»
Outre des formations adaptées, l’agent de police croit que la présence de policiers noirs dans leur rang aiderait ses collègues à acquérir de meilleures approches.
Là encore, croit-il, la perception changerait uniquement de face devant ce qu’il considère comme « un problème de société ». M. Fortier est un ancien ambulancier qui a travaillé en Abitibi et ensuite à Montréal-Nord vers 2008- 2009.
« Moi, lorsque je faisais Villanueva (bavure policière), lors des interventions, il y avait des policiers noirs. Et, ils se faisaient traiter de « traitres »
La « méfiance » des ethnies
Il n’y a pas l’ombre d’un Noir au SPVR actuellement. En entrevue à In Texto, la cheffe, Helen Dion, dit avoir la volonté d’en embaucher, mais n’en trouve pas à l’École de police de Nicolet, en dépit d’une baisse des critères d’entrée et des mesures incitatives, les mêmes que pour les femmes.
On parle de 80% pour les hommes blancs et jusqu’à 67% pour les minorités visibles et les femmes.
Les policiers jonglent tous les jours avec l’ « ignorance », parfois, de la population blanche qui les appelle en criant au gang de rue pour un attroupement de jeunes, la « méfiance » et la « mauvaise perception » des ethnies qui ne « saisissent pas toujours leur rôle ».
« Je comprends que la police des pays d’origine des immigrants n’est pas la même qu’au Canada et au Québec. Mais nous, on est tellement proche du monde. On fait tellement d’approches communautaires », indique le policier qui s’attendait à ce que les gens développent plutôt une confiance dans les forces de l’ordre.
Pour lui, les histoires récentes de profilage racial qui éclaboussent la police de Repentigny font mal aux agents qui « paient en maudit ». Les policiers travaillent tous les jours avec l’idée qu’ils se fassent coller une plainte pour profilage, ou autre.
Tout ceci risque d’avoir des conséquences sur le niveau de sécurité dans la municipalité selon lui.
« Ce que je crains, c’est que mes collègues se disent : on va commencer à moins chercher, parce que on ne veut pas de plaintes ». dit-il. « À ce moment-là, le taux de criminalité va monter. C’est mon opinion personnelle »
En plus du code de la sécurité routière, les policiers répondent à des dizaines d’appels tous les jours allant de faits divers à des vols de voitures, réalisent des opérations de sensibilisation par rapport au cellulaire au volant, « un fléau ».
Il a dit
« On va parfois au-delà de la pratique policière, en montrant les preuves vidéos de l’infraction, que la personne n’a pas fait son arrêt par exemple, malgré cela ils ne nous croient pas.»
« On fait un effort. Mais les gens, de leur coté, devraient faire un bout de chemin aussi.»
« Je trouve qu’on est sur la bonne, même si ce n’est pas facile. Il y a une cicatrice qui est très difficile à effacer »
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5 Comments on “Profilage: la police de Repentigny documente le sujet”
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Oui! Le profilage racial existe bel et bien à Reprentigny. Dans ce concept, on ne peut seulement évoquer les gestes posés par certains policiers dans leurs relations à l’égard avec des gens de race noire ou d’une autre communauté culturelle. Il y a certaines pratiques dans les interventions policières qui laissent à désirer. Je pourrais donner plusieurs exemples à l’appui de ce que je viens d’avancer, mais compte tenu des menaces dont j’ai fait l’objet pour avoir dénoncé certains faits vécus, j’ai peur d’en parler pour ne pas subir des représailles. Je suis une VICTIME POTENTIELLE de bavures policières. J’ai déjà eu à déposer une plainte à la déontologie policière dans une affaire qui me concernait. Je n’avais pas été satisfaite de la façon que cela s’était passé. Les pratiques dont je parle devraient être DÉNONCÉES publiquement. Si moi, j’en étais victime, je suis persuadée qu’il doit avoir beaucoup de personnes avant moi à en être aussi victimes.
Je me proposais d’écrire un livre sur mon vécu, j’ai eu des menaces graves qui m’ont été envoyées par l’entremise de personnes inconnues sur la route. Je rêve même d’avoir un entretien, un face à face avec ces policiers là et leur montrer leurs oeuvres pour voir leur réaction face aux gestes posés qui mettent en DOUTE la CRÉDIBILITÉ MÊME du service de la police de Repentigny surtout. C’est sûr qu’ils ne sont pas tous pareils. Mais, à Repentigny, LE RACISME dans le corps de Police existe. Quand tu te fais dire ceci: « NOUS AUTRES, À REPENTIGNY, NOUS CHOISISSONS NOS VOISINS », ce sont des propos qui en disent long.
Sur le territoire de la Ville de Montréal, il y a aussi du PROFILAGE. Cela passe aussi par de la discrimination qui s’avère plus systémique que liée uniquement à un CORPS POLICIER donné. Oui, on peut dire que ce ne sont pas tous les POLICIERS qui affichent des comportements racistes. Mais quand les gestes se multiplient, deviennent trop nombreux en faits et touchent plusieurs communautés culturelles, il y a matière à S’INQUIÉTER. Quand un policier a maille à partir avec une personne de race noire, cette personne devient la cible de plusieurs de ses collègues. Ils peuvent te mener la VIE DURE sur LE TERRITOIRE et sur d’autres TERRITORES. Que dire alors de ceux qui abusent de leurs droits et de leurs pouvoirs alors? Il y a des POLICIERS très RACISTE à Repentigny et aussi sur le territoire de Montréal. On en parle de plus en plus. Oui, on demande aux gens, d’avoir confiance dans les force de l’ordre. Oui, c’est souhaitable pour que LA MÉFIANCE puisse être dissipée et la CONFIANCE RÉTABLIE. Ce n’est pas facile. Le travail passe d’abord par la CONSCIENTISATION des agents concernés, ceux pour lesquels une plainte a été déposée et sont trouvés coupables. Il faut un travail de CONCERTATION pour rétablir cette CONFIANCE perdue dans L
les AGENTS DE LA PAIX.
« Je comprends que la police des pays d’origine des immigrants n’est pas la même qu’au Canada et au Québec. » «Je n’ai jamais pensé que cela blessait des gens. C’était un automatisme chez nous les policiers », confie Jean-François Fortier agent de liaison
Le premier commentaire est tellement imbibé de stéréotypes racial inconscient de la part de M Fortier, qu’il explique pourquoi la situation à Repentigny n’est pas prête de changer. Les noirs de Repentigny ne sont pas tous « fresh off the boat ». La majorité sont soient nés ici , donc Québécois, ou bien sont ici depuis plusieurs années. Ils not donc pas besoins de leçons d’apprentissage culturel, à part la culture policière! La deuxième révélation de M Fortier ne tiens tout simplement pas debout! Je suis absolument certain que lorsque les policiers de Repentigny interpelle M Charest (pourvu qu’il soit Blanc), âgé de 70 ans, ils ne lui demanderont pas si la voiture lui appartient! C’est un non sens! Il est totalement normal que les noirs interpellés par la police de Repentigny « crient au profilage racial »! C’est la réputation que les pratiques systémiques du service de police de cette ville lui à value. Les noirs de Repentigny et ailleurs doivent continuer de dénoncer ces méthodes et pratiques déficientes, jusqu’à ce que les élus en ont assez et adoptent une tolérance zéro vis à vis la pratique du profilage racial par son service de police.
thank you very nice website article
Moi je pense, que tout est dans l’approche des policiers, lors des interceptions des citoyens au volant, la façon de parler aux gens les questions déplacés posées, qui constituent un manque de respect a de nombreuses personnes du groupe ethnies ,