Québec: différents d’origine, mais unis par le français
Le Centre Jean-Paul Lemay, organisme communautaire offrant notamment un accompagnement pour l’obtention d’une équivalence de secondaire 5, en partenariat avec l’organisme pangouvernemental dénommé « Le Mouvement Québec Français », a réalisé le dimanche 8 août 2021 la deuxième de sa série de 10 festivités de quartier à travers les arrondissements de Montréal.
Ce rassemblement a eu lieu au 3166, Boulevard Henri-Bourassa, espace du futur site devant accueillir le projet de la bibliothèque et de l’espace culturel interarrondissement Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord.
Plusieurs personnalités politiques, dont la députée de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille et le conseiller municipal de Saint-Michel, Josué Corvil, ont pris part à cette activité qui a réuni une centaine de festivaliers, jeunes pour la plupart. Ils se sont laissé emporter par la bonne ambiance qui régnait en la circonstance, notamment en compagnie de l’invité spécial, l’humoriste Michel Mpambara.
« Ma langue aux accents colorés », tel est le thème de cette série de festivités visant à inciter les immigrants au Québec, notamment les nouveaux arrivants, à intégrer la langue française, explique le chargé de projet et de communication du centre Jean-Paul Lemay, Arol Pinder. Il est, par ailleurs , poète à ses heures doublé de formations en art oratoire, en théologie et en philosophie.
« Lorsque le directeur général du centre, Roger Petit-Frère, m’avait approché sur ce qu’on pourrait faire pour porter les immigrants à s’intéresser au français, j’ai cru qu’il fallait passer par l’art. L’apprentissage de la langue passe par la culture (les arts, la musique, la littérature…) », dit-il.
» Il ne faut pas donner aux gens l’impression qu’on leur apprend quelque chose. Il faut leur apprendre à s’exprimer à travers ce qu’ils ont emmené eux-mêmes de leurs pays d’origine.», souligne le natif du Cap-Haïtien, qui faisait office de maître de cérémonie.
Une telle démarche pourra éviter aux immigrants un repli communautaire, poursuit Arol Pinder, présentant l’immigration comme un mouvement à deux sens.
« Nous vivons dans une société où le multiculturalisme est tel que les gens peuvent vouloir continuer à mener leur vie, sans avoir à apprendre la langue française. Or, un pays c’est une langue, c’est une histoire. Dans des rapports interculturels, il faut qu’on apporte, mais aussi on doit accepter de recevoir. Et ce que le pays a de meilleur, c’est sa langue, c’est son histoire », argumente-t-il.
Le français, première identité des Québécois
La députée de la circonscription de Bourassa-Sauvé, Paule Robitaille, salue cette initiative visant à promouvoir la langue française. Exprimant sa joie de participer à sa première activité présentielle postpandémique, elle offre son accompagnement pour tout ce qui propagation de cette langue, notamment en matière d’écriture, de poésie et de journalisme.
« La langue française, c’est-ce qui nous lie tous, c’est notre identité première comme Québécois. Je suis toujours fière de dire à mes collègues à l’Assemblée nationale que chez nous, on vient de partout, on a des origines diverses; que ce qui nous unit vraiment, c’est le français, notre langue à nous », s’enorgueille-t-elle.
Une bibliothèque, un lieu de partage
Pour sa part, le directeur de la culture, des sports, des loisirs et du développement social à la Ville de Montréal-Arrondissement Montréal-Nord, Claudel Toussaint, souligne que le projet de la future bibliothèque et l’espace culturel interarrondissement Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord dont le coût s’élève à 43 millions de dollars, sera la première installation du genre à Montréal.
Située dans l’arrondissement de Montréal-Nord et à quelques mètres de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, cette future bibliothèque facilitera les habitudes de fréquentation et de partage que les autorités cherchent à créer entre les citoyens, non seulement des territoires visés, mais de toute l’île montréalaise, souhaite M. Toussaint, d’origine haïtienne.
« Une bibliothèque, c’est un lieu de partage, un lieu de transmission, de convergence culturelle; et nous commençons dès à présent à créer ces liens-là », se réjouit-il, annonçant pour cette semaine le dévoilement du nom officiel retenu par les responsables pour cette nouvelle installation.
« Vous serez ravis d’apprendre ce nom », promet Claudel Toussaint, titillant la curiosité de plus d’un.
Le site fait l’objet présentement d’un concours d’architecture, informe, en outre, M. Toussaint, soulignant que des firmes d’architectes de partout à travers le monde ont été invitées à faire des propositions aux responsables.
L’humoriste Michel Mpambara et les chanteurs Kenzow Faso et Ralami, ont créé une saine ambiance répondant aux attentes des participants qui se sont régalés avec de la bonne bouffe haïtienne, bercés par de douces mélodies africaines et créoles, sous un ciel d’été d’une clémence appréciée.