Québec/racisme: une lutte trop lente selon deux ministres
Des efforts sont consentis dans les domaines de la Sécurité publique (modification au Code la sécurité routière, véritable machine à profilage racial par les policiers), de l’emploi, de l’éducation ou encore du logement selon Nadine Girault, mais pour Lionel Carmant la communauté noire est loin de réussir à «prendre la place qui lui est due.»
Ces deux ministres noirs du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) intervenaient samedi dernier au 4e Sommet socioéconomique des jeunes de la communauté noire (SdesJ).
« Ce qu’on veut faire c’est vraiment mettre des actions en œuvre pour que le Québec soit une société sans racisme et sans discrimination. », lance Mme Girault lors de son intervention, sans évoquer toutefois le terme « racisme systémique ».
Cette question divise quant à son sens et un débat sémantique a lieu dans la province autour de cela depuis plusieurs mois. Du gouvernement fédéral jusqu’à la Ville de Montréal et sa police, on l’admet officiellement. Mais, François Legault, le chef de la CAQ refuse toujours de le reconnaitre, car dit-il, « cela voudrait dire que tous les Québécois sont racistes.»
- Plus de 200 000 personnes de race noire vivent ici, ce qui représente plus de 2,5% de la population québécoise qui se chiffre à 8 millions d’âmes.
La ministre de l’Immigration, d’origine haïtienne, parle aussi lors du Sommet de la nécessité de reconnaître les diplômes obtenus à l’étranger afin de permettre aux immigrants de s’intégrer plus rapidement sur le marché du travail.
En ce sens, elle dit être en contact serré avec sa collègue Danielle McCann du ministère de l’Éducation supérieure afin de régler cette question vielle de dizaines d’années.
« On a beaucoup de pain sur la planche. Mais je sais que je peux compter sur votre énergie pour nous inspirer, nous propulser, nous bousculer dès fois… (…rires…) » -Nadine Girault.
Nadine Girault.
« Inacceptable »
Pour sa part, le Dr Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux services sociaux, souligne l’apport important de la communauté au Québec.
« Mais on n’en parle pas assez. », trouve le ministre caquiste.
De plus, la situation des Noirs dans la province reste toujours préoccupante selon lui.
« C’est inacceptable que de génération en génération, cela ne s’améliore pas de façon plus rapide.»-
L. Carmant
Il annonce lors du Sommet des SdesJ que le gouvernement de François Legault va mettre de l’avant les réalisations de la communauté noire, faire en sorte qu’elle ait plus de représentations dans la fonction publique notamment au niveau des Conseils d’administration (CA) des sociétés d’État.
«C’est important de prendre la place qui nous est due, en fait.», croit le ministre.
Déception
De son coté, Édouard Staco, le président du Sommet, a signifié aux deux ministres qui co-président le Groupe d’action contre le racisme le fait qu’ils n’aient pas mis l’accent sur le racisme anti-noir dans leur rapport assorti de plus d’une vingtaine de recommandations.
« Nous sommes déçus que le Groupe d’action ne fasse pas écho des voix entendues par milliers dans toutes les régions autour de Black Lives Matter – La vie des Noirs compte. Ensemble, elles réclamaient des actions déterminées pour affronter les impacts spécifiques pour les communautés noires, l’un des groupes les plus discriminés.», avait réagi à la mi-décembre M. Staco.
Devant les deux ministres noirs il a réitéré son « incompréhension » devant le fait que, dans ce rapport, il n’y ait aucune mention des objectifs de la Décennie des personnes d’ascendance africaine adoptée par l’ONU et reconnue par le Canada.
Nadine Girault et Lionel Carmant se sont tus devant les reproches du président du Sommet lors des séances plénières déroulées virtuellement devant plus de 200 élus à tous les niveaux et personnalités sur Zoom.
Le SdesJ accueille favorablement certaines recommandations formulées dans le rapport mais déplore certains manquements.
«Nous encourageons le gouvernement québécois à aller au-delà de la sensibilisation sur le racisme auprès des nouveaux enseignants, nouvelles enseignantes et des jeunes. Nous croyons qu’il est nécessaire de profiter de la modification du curriculum pour y intégrer la contribution des Noirs dans la construction du Québec»– Édouard Staco.
Le Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires est un réseau novateur de 46 membres qui se donne pour mission de contribuer à l’essor économique et social du Québec, en se concentrant plus spécifiquement sur l’apport des jeunes des communautés noires.
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5 Comments on “Québec/racisme: une lutte trop lente selon deux ministres”
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Calgary l’a fait. Toronto l’a fait. Pourquoi pas Montréal ?
“LA POLICE CELLULAIRE AU VOLANT ET COUTEAU-TOURNEVIS-AGRESSIF)” des blancs aura -t-elle le courage de le faire ?
Les résultats d`une étude de caméras portatives dépendent des intensions véritables des policiers du profilage raciale et du racisme systémique. IL FAUT LES IMPOSER À LA POLICE DU PROFILAGE RACIALE POUR PLUS DE PAIX SOCIALE ET MOINS D`INJUSTICES.
https://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/2021-02-06/affaire-camara/une-camera-ca-n-a-pas-de-prix.php
Après sa condamnation, conduite à Québec, Marie-Josèphe Angélique en appela au Conseil Souverain qui adoucit sa peine : elle n’aura pas le poing coupé et son corps ne sera brûlé qu’après la mort. La supposée coupable fut ramenée à Montréal où elle fut exécutée, selon l’ordonnance, le 21 juin 1734, et ironie du sort par un certain Léveillée, un esclave noir originaire de La Martinique à qui on avait offert le choix entre la mort et devenir bourreau en Nouvelle-France. Le matin de son exécution elle fut soumise à la torture appliquée aux condamnés pour leur faire avouer leur culpabilité et dénoncé d’éventuels complices. Marie-Josèphe Angélique fut obligée d’avouer son crime, mais seulement après quatre tentatives du tortionnaire, et elle persista à ne dénoncer aucun complice et pas son amant Thibault qu’elle ne voulait pas amener dans sa mort douloureuse, preuve que même quand des gens sont soumis à un monde inhumain, ils ne deviennent pas tous inhumains et injustes. Vers les trois heures, elle fut mis dans la charrette à vidanges jusqu’à l’échafaud où elle fut pendue et brûlée.
https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2021-02-06/affaire-camara/presence-d-un-autre-homme-je-leur-ai-dit-assure-un-temoin-de-l-attaque.php
On comprend aujourd’hui que Marie-Josèphe Angélique a été exécutée pour servir d’exemple à d’autres esclaves et même à des hommes blancs qui auraient été tentés de créer des relations amoureuses égalitaires avec des esclaves. Il faut aussi noter que Madame Angélique était d’un esprit très indépendant qui prouve ou qui signale qu’elle n’était probablement pas née esclave. À l’époque de sa naissance au Portugal, il y avait des milliers de personnes libres originaires de l’ancien Royaume du Congo avec lequel le Portugal entretenait des relations diplomatiques depuis 1485. Certaines personnes étaient venues comme étudiants, d’autres comme travailleurs ; ce fut le cas de Mathieu DaCosta qui est aujourd’hui parmi les fondateurs du Canada pour être arrivé en 1604 avec Samuel de Champlain à la fondation du pays et en 1608, à la fondation de la Ville de Québec. Il faut souligner qu’au Royaume du Congo, en 1706, a été exécutée la prophétesse Kimpa Vita, dite Béatrice du Congo, que certains historiens qualifient de Jeanne d’Arc congolaise. Elle avait fondé son Église en se voulant l’incarnation de Saint Antoine ou de Saint Maurice, deux saints africains, en s’opposant aux missionnaires européens qu’elle accusait de se proclamer maîtres du Christianisme alors qu’il avait ses origines au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de mépriser les Noirs et de faciliter l’esclavage. Elle avait subi presque le même sort que Marie-Josèphe Angélique quelques années avant, et dont le souvenir va être gravé à jamais au centre-ville de Montréal. SOURCE :
http://www.magazinetransatlantique.com/fr/Octobre_2012/la_designation_de_la_place.htm
Finalement, Mamadi Camara réfute même avoir utilisé son cellulaire au volant, la violation du Code de la route alléguée qui est devenue l’élément déclencheur de toute l’affaire. « Je peux vous assurer que je n’étais pas au téléphone », a-t-il dit, ému.
https://www.ledevoir.com/societe/595247/mamadi-camara-devoile-sa-version-des-faits#
Le mot en « s » pour systémique
https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-02-20/le-mot-en-s-pour-systemique.php
Autrement dit, le fait que Mamadou soit obligé de se rabattre sur un job alimentaire peu payant parce qu’il est discriminé à l’emploi malgré sa haute diplomation a des conséquences beaucoup plus larges qu’on le pense. En cause, cette exclusion déterminera le type d’appartement qu’il peut s’offrir, le quartier qu’il peut habiter, la qualité de l’école que ces enfants vont fréquenter, les fréquentations que ces jeunes vont avoir à l’adolescence, etc. Alors, si 20 ans plus tard, les enfants de Mamadou tirent de l’arrière, il est trop injuste de vouloir expliquer de façon rationaliste leur situation en disant simplement qu’ils ne sont pas travaillants. Seule une approche systémique de la question permet de mieux comprendre. Dans le fond, c’est juste ça, la patente ! LAPRESSE.CA
L’insécurité vécue par Mamadi Camara, et l’insécurité de Me Yeboah, c’est l’insécurité de tout le monde dans ma ville. Ce sont mes amis, mes voisins, mes coparents de la garderie et parfois mes étudiants. Leur traitement m’enrage et je souhaite que ça devienne une rage partagée par tous mes concitoyens.
https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-02-07/spvm/n-arretez-pas-mes-etudiants.php
Les sauvages croient que tout leur est permis « chez eux » sur les noirs, les arabes, les autochtones, les minorités racisées.
https://kewoulo.info/quebec-liberte-academique-droit-a-linjustice-racisme-a-violence-systemique/