Régularisation/travailleurs essentiels: Nadine Girault esquive la question - Intexto, jounal nou
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La ministre québécoise de l’Immigration, Nadine Girault, invite les défenseurs d’un élargissement du programme de régularisation des travailleurs essentiels à « rester en contact là-dessus » pour savoir si oui ou non Québec pourrait aller plus loin.
Mme Girault qui participait au 4e Sommet socioéconomique des jeunes noirs (SdesJ, regroupant près d’une cinquantaine d’organismes membres), le samedi 30 janvier dernier, a été surprise par une question en ce sens de Marjorie Villefranche, directrice générale de La Maison d’Haïti.
« Vous savez qu’on trouve le programme trop restrictif. Est-ce qu’on peut espérer que, à un moment donné, vous l’élargissiez à tous les travailleurs essentiels?», lui lance Mme Villefranche.
« On reste en contact là-dessus. D’ailleurs, j’ai hâte de voir ce qui va ressortir des trois organismes dédiés à s’occuper des demandeurs d’asile. On se reprendra là-dessus.»,
répond à la va-vite la ministre, qui a revendiqué son origine haïtienne lors du Sommet, avant de fermer son micro et de mettre fin à ce sujet.
La Maison d’Haïti et deux autres organismes québécois ont été désignés pour aider les demandeurs dans leurs démarches, notamment à remplir et se retrouver dans les dédales des formulaires d’immigration.
Selon nos informations, il n’y aurait pas beaucoup de requêtes déposées à date. Toujours selon les mêmes sources, des données plus précises devraient arriver d’ici la mi-février prochain.
Le fédéral n’attend que Québec
Ottawa espère toujours que Québec va reconsidérer «les critères d’éligibilité» du programme de régularisation des travailleurs essentiels même après l’annonce du début de celui-ci le 14 décembre dernier.
C’est ce que laisse entendre le ministre canadien de l’Immigration Marco Mendicino lors d’une entrevue à In Texto, réalisée en décembre 2020, au cours de laquelle il affirme que « sa préférence et son approche sont inclusives.»
« S’ils veulent reconsidérer les critères d’éligibilité, je suis toujours prêt. Ma préférence c’est de créer un programme inclusif.», indique le ministre qui se dit par ailleurs bien au fait «des inquiétudes de la communauté haïtienne» en ce sens.
« Il faut collaborer avec Québec notamment dans le cadre de l’Accord qui touche l’enjeux des demandeurs d’asile, dit-il, nous voulons respecter la juridiction de la province en cette matière.»-M Mendiccino
« Mais, moi je garde la porte grande ouverte, répète le titulaire de l’Immigration canadienne, si le Québec veut reconsidérer la situation nous sommes toujours prêts à avancer.», vers un élargissement du programme.
Les demandes de résidence permanente dans le cadre de ce programme restreint, en raison de l’opposition du gouvernement de François Legault à l’élargir vers tous les travailleurs essentiels, seront acceptées du 14 décembre au 31 août 2021.
Et le demandeur principal peut indiquer les membres de sa famille au Canada dans sa demande, précise un communiqué commun.
Une main-d’œuvre essentielle
La semaine dernière encore, une manifestation a eu lieu devant une succursale d’Olymel dans le quartier Anjou, à Montréal. Cette entreprise de transformation alimentaire embauche de nombreux demandeurs d’asile avec des permis de travail et dont la situation d’immigration est précaire.
Face à la pénurie de main-d’œuvre, des entreprises comme Olymel trouvent parfois leur compte parmi cette catégorie immigrante.
Danse pour la régularisation
À l’appel de Solidarité sans frontières, plusieurs dizaines de sans-papiers ont réalisé, samedi dernier, une danse festive, une manière de revendiquer un statut pour tous et toutes
Selon l’organisme, en plus de la pandémie qui les frappe de plein fouet plus que d’autres catégories de la population, le couvre-feu imposé par Québec les oblige «à quitter leur travail de nuit par peur de la collaboration continue entre la police et l’Agence de services frontaliers du Canada (ASFC).»
Ces personnes se retrouvent désormais dans des situations encore plus difficiles, car elles sont toujours exclues de tout programme d’urgence déplore SSF.
«Les travailleurs et travailleuses de nuit qui ne peuvent pas se permettre de quitter leur travail vivent dans une peur permanente.», indique Solidarité sans frontières dans un communiqué.