Repentigny/mort de J.R.J Olivier: deux plaintes déposées par la famille - Intexto, jounal nou
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Marie-Mireille Bence, mère de Jean René Jr Olivier et Fo Niémi, dir. général du CRARR
Déçue de l’attitude des autorités politiques et policières de Repentigny, Mireille Bence, la mère de Jean René Junior Olivier, 37 ans, tué par le Service de police de la Ville de Repentigny (SPVR), le 1er août dernier, décide de loger deux plaintes contre ces dernières.
Avec l’aide du Centre de recherche action sur les relations raciales (CRARR) un premier grief sera déposé auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) et un autre à la Déontologie policière.
« Nous allons aider Mme Bence à formuler sa plainte pour s’assurer qu’il y ait plusieurs enquêtes en même temps. Parce que l’enquête du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) n’inspire pas confiance.», affirme Fo Niémi, directeur général du CRARR lors d’une conférence de presse ce dimanche à Repentigny.
« Je décide de déposer des plaintes à la CDPDJ pour qu’il y ait des enquêtes plus transparentes crédibles.», a renchéri Mme Bence qui parle deux mois après le drame avec encore des sanglots dans la voix.
Elle déplore le fait que jusqu’à présent qu’elle n’ait aucune idée de ce qui s’est passé et que les autorités font comme s’il n’était rien arrivé sur le territoire un premier août.
Face à l’opacité de l’enquête, Fo Niémi explique que la plainte en Déontologie policière pourrait leur permettre de «connaitre l’identité des policiers» qui ont tué cet homme noir aux prises avec des problèmes de santé mentale, dans l’éventualité d’une plainte au civil.
Quant aux récriminations devant la CDPDJ, cela devrait permettre « de suspendre la prescription pour une plainte au civil », ce qui nous «donnera plus de temps pour le faire» selon M.Niémi.
« Prendre un café »
Contrairement à ce qui a été annoncé par les autorités policières et politiques, Mme Bence affirme n’avoir jamais eu de discussions sérieuses avec elles.
« Je n’ai jamais entendu personne », a-t-elle dit avant de se rappeler qu’ « une dame de la Ville l’avait appelée et a fait une conférence à trois » avec Chantal Deschamps, la mairesse sortante.
Cette dernière lui aurait mentionné quelle était en vacances, mais que « à son retour, elle devrait la rappeler pour aller prendre un café »
« Je n’ai jamais eu de ses nouvelles par la suite », déplore la mère de Jean René Jr Olivier qui martèle aujourd’hui encore la même question.
« J’aimerais savoir si je n’ai pas le droit d’avoir une réponse.», crie Marie-Mireille Bence, la mère éplorée par le départ tragique de son fils.
« Plan de diversion »
À la suite de la publication d’un rapport d’enquête accablant de plusieurs chercheurs d’université qui démontre que les Noirs sont trois fois plus susceptibles d’être interpellés par la police, la Ville a mis sur pied un Plan de redressement de la situation.
Mais pour rédiger cette marche à suivre, les communautés noires n’ont pas été consultées selon Pierre Richard Thomas de Lakay média qui dénonce « l’exclusion des personnes noires dans la recherche de solution.»
« Nous demandons à la Ville de cesser de tourner autour du pot du racisme anti-noir et de suspendre l’hypocrisie et qu’elle mette en place les recommandations de la Commission des droits de la personne.»- Pierre Richard Thomas.
Le Plan de la Ville est vertement critiqué par le Regroupement des personnes noires de Repentigny.
« S’il y a un plan c’est un plan de diversion. Nous, ce que nous souhaitons et voulons c’est un plan d’inclusion.», lance Yvener Pierre du Regroupement
Ce Plan qui propose des solutions dans 5 ans parait trop futuriste selon les communautés noires. Dans sa rhétorique, les rédacteurs du document parle de « groupes sociaux », des « communautés »
« Faites une recherche dans le document des mots droit, charte, profilage racial (seulement deux références qui metionnent que ce sont des allégations) le mot Noir n’y est même pas. », souligne Fo Niémi.
Par ailleurs, le directeur général du CRARR rappelle qu’au moins quatre dossiers de profilage contre la Ville de Repentigny sont actuellement devant les tribunaux des droits de la personne en raison du refus de Repentigny d’obtempérer à la décision de la CDPDJ
Actuellement, 12 plaintes sont en cours devant la commission des droits de la personne concernant des cas de profilage racial, toujours à Repentigny.