Repentigny: « s’ils peuvent s’intimider comme ça, et nous?»
Lakay, un organisme de défense des droits des minorités dans Lanaudière notamment à Repentigny, appelle, une nouvelle fois, le ministère québécois de la Sécurité à lancer une enquête sur la Service de police de cette ville (SPVR) en lien avec le profilage racial, mais aussi les actes d’intimidation dénoncés par un ancien haut cadre.
Daniel Archibald, un ancien directeur adjoint du SPVR, réclame dans une poursuite de quarante pages intentée contre la Ville et sa directrice de police Helen Dion 1,8 millions de dollars.
Parmi les harcèlements évoqués par M.Harchibald dans sa plainte, ses collègues policiers de l’époque auraient envoyé un délinquant notoire cambrioler sa maison pour le compte de la direction du service de police.
« S’ils sont capables d’utiliser des voyous notoires pour attaquer d’autres collègues policiers, nous qu’est-ce qu’ils pourraient nous faire nous? », se demande perplexe Pierre-Richard Thomas, directeur de l’organisme Lakay.
« C’est pour cela qu’on demande une enquête indépendante pour aller au fond des choses, pour savoir qu’est ce qui se passe à Repentigny.», ajoute-il.
Cette enquête, l’organisme le réclame depuis juillet 2019. Mais jusqu’à présent Geneviève Guilbault, la ministre de tutelle, n’a daigné répondre à leur lettre pour dire si elle va faire enquête ou pas.
Dans sa plainte, M. Archibald dénonce également des stratagèmes de la direction du SPVR pour ne pas embaucher des policiers de race noire, ce qui pourrait selon plus d’un aider à une meilleure compréhension des communautés racisées.
« Les hauts placés prétendent être ouverts à la diversité, les preuves jusqu‘à maintenant sont non existantes. », observe Alain Babineau de la Coalition Rouge, un organisme allié de Lakay et qui a pris part à la conférence de presse donnée à Repentigny à ce sujet.
Ancien policier de la GRC, M. Babineau estime que ce que décrit Daniel Archibald dans sa plainte « sont des choses qui arrivent dans un commissariat de police. Le harcèlement est documenté. Ce n’est pas au-delà des possibilités. »
« Les allégations nous sont très choquantes. »-A. Babineau.
Daniel Archibald aborde la question du profilage racial dans sa plainte également. Il dit que la direction l’avait écarté d’au moins deux rencontres sur le sujet qui devaient aborder les approches avec les médias, alors qu’il était, lui, responsable de ce dossier au sein du service.
Le stratagème dont il parle pour couler les candidats noirs visait à leur exiger plus que les autres et à placer leur dossier à la poubelle. Mais depuis quelques mois, Repentigny a un nouveau maire en la personne de Nicolas Dufour.
À la question de savoir si la Ville serait prête à embaucher des policiers noirs ou de la diversité pour l’aider à mettre en confiance les communautés racisées, M.Dufour a dit au Journal de Montréal qu’il y en avait.
« Il a dit qu’il y a des policiers noirs à Repentigny mais moi je ne l’ai jamais vu.»- Serge Damord de l’organisme Lakay .
Selon lui, le seul policier noir que la Ville avait à son emploi n’a pas fait long feu, tellement le climat est délétère.
« Il a passé seulement deux mois, après il est parti. », dit-il