SdesJ:un Observatoire noir «pour agir de façon durable» - Intexto, jounal nou
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Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires a lancé samedi, le projet de conceptualisation d’un Observatoire de recherche sur les enjeux et réalités des jeunes des communautés noires au Québec.
Un formulaire pour les membres du SDESJ et Un autre pour le grand public peuvent émettre leurs propositions de thèmes et de priorités de recherche à travers deux formulaires disponibles en ligne jusqu’au 30 septembre 2020.
Il s’agit d’une première consultation dont les résultats en engendreront une deuxième en novembre prochain ainsi qu’un rapport préliminaire, ont annoncé Désirée Rochat, chargée de la mobilisation des partenaires, et Koumba Dior Mbengue, coordonnatrice de projet et chargée du développement organisationnel de la mise en œuvre de l’Observatoire.
« Il existe au Québec des observatoires de recherche qui travaillent sur des thématiques connexes. Mais aucun d’eux ne se penche sur l’articulation, de manière spécifique, des enjeux dans la vie et le parcours des jeunes issus des communautés noires », a souligné Mm Rochat, lors de la 4e assemblée générale du SDESJ, au Palais des congrès de Montréal.
Selon elle, ces enjeux sont complexes. Si certains d’entre eux sont propres à ces jeunes issus des communautés culturelles, d’autres en revanche, sont partagés avec la jeunesse québécoise.
Les données quantitatives sont souvent très limitées. Voilà pourquoi la présence d’un observatoire pour et par la communauté est nécessaire en vue de mettre ensemble les aspects quantitatif et qualitatif, afin d’arriver à une meilleure compréhension de la réalité.
Agir de façon durable
De son côté, le président du SDESJ, Edouard Staco, a fait ressortir la nécessité pour la communauté de s’outiller scientifiquement. L’Observatoire, selon lui, va favoriser la mise en commun des informations que chaque organisme détient en particulier afin d’arriver à dresser un portait exact de la situation, dans le but de pouvoir adapter les services et les solutions à la réalité du terrain.
Des données utiles
Par ailleurs, la chargée de la mobilisation des partenaires a mis en relief la nécessité de produire des données utiles aux organismes membres du Sommet, soulignant qu’une partie de la première consultation consiste à identifier leurs besoins en matière d’informations.
« La recherche pour la recherche, il y en a. Mais un Observatoire comme celui du SDESJ, doit vraiment produire des données qui puissent servir aux membres.
Les organismes de première ligne ont des données uniques et des connaissances sur la réalité des jeunes des communautés noires, mais ils n’ont pas les mécanismes leur permettant de systématiser ces informations, les mettre en commun, les analyser afin d’en identifier des enjeux transversaux », a-t-elle fait remarquer.
« Utiliser ces données, c’est aussi arriver à sa propre production de connaissances. A l’interne, ces organismes pourront avoir leurs propres données sur le vécu des jeunes, sur les enjeux auxquels ils font face, sans toujours recourir à des chiffres provenant de l’externe (Statistiques Canada ou Statistiques Québec, par exemple », a souhaité Désirée Rochat.
La vision à long terme
Le travail consiste, en outre, à définir pourquoi on veut produire les données qu’on souhaite avoir et comment on va les utiliser, a poursuivi Mme Rochat.
« Puisque l’idée est aussi que ces données servent de levier politique, la démarche globale ce n’est pas juste de mettre sur pied une institution de recherche. On parle plutôt d’une démarche ancrée dans les valeurs d’équité et de justice sociale », a-t-elle prévenu, émettant le vœu que l’Observatoire devienne un vecteur de développement socioéconomique, en favorisant et faisant une large place aux jeunes.
Les quatre fondations
Koumba Dior Mbengue, originaire du Sénégal, a, pour sa part, présenté les quatre piliers sur lesquels reposera tout le processus de conceptualisation du projet de l’Observatoire : le collaboratif, le collectif, le communautaire et le consultatif.
Concernant le collaboratif, Mme Mbengue a souligné l’importance de la rétroaction de tous les membres, assurant que la suite des choses reflètera ce qu’ils auront proposé.
Pour ce qui est de l’aspect collectif, des comités pluridisciplinaires vont être créés pour travailler en synergie, dont un comité scientifique.
« Celui-ci veillera à ce que les données qui vont être collectées au niveau de l’Observatoire soient acceptées dans le milieu scientifique, afin de constituer de solides arguments, le moment venu, pour les organismes communautaires », a-t-elle annoncé.
Sur le plan communautaire, l’Observatoire se voudra être un outil pour soutenir les organismes communautaires, puisque l’idée est venue d’un ensemble de besoins auxquels ils font face sur le terrain.
Quant au consultatif, l’équipe de conceptualisation entend prendre le temps de s’adresser avec toutes les parties prenantes qui peuvent avoir un impact sur l’Observatoire, mais aussi avec le grand public.
Plusieurs personnalités politiques ont salué l’idée de cet Observatoire. Présents en la circonstance, le conseiller municipal de Saint-Michel, Josué Corvil, et le président du parti Projet Montréal, Guedwig Bernier, estiment que l’Observatoire viendra renforcer la lutte contre le racisme et le profilage racial au Québec, notamment à Montréal.
« Avoir une telle structure pourra garantir aux communautés noires davantage de respect, que ce soit de la part de la ville de Montréal ou d’autres entités », a admis M. Bernier.
Une partie de l’équipe Projet Observatoire a déjà été recrutée, mais il reste 2 postes vacants. Les intéressés peuvent appliquer en envoyant CV et lettre de motivation jusqu’au 23 septembre 2020 à 17 heures, à l’adresse : observ@sdesj.org. Tous les détails concernant les descriptions des mandats sont en ligne, selon les responsables.
Le 20 novembre 2020, l’équipe passera à la deuxième phase du projet en soumettant un rapport préliminaire à des groupes de réflexion qui seront constitués à cet effet. Les recommandations qui en suivront donneront lieu à l’élaboration d’un rapport final et d’un plan d’action qui seront présentés en janvier 2021. Il s’agira de la troisième phase ou dernière consultation.