Sur les traces des anciens boursiers du Fonds 1804

Depuis près de 10 ans, le Fonds 1804 pour la persévérance scolaire livre des bourses à des jeunes qui se font remarquer par leurs enseignants, leurs directeurs d’école. Ces aides financières aux études visent à les encourager à poursuivre leur lutte vers la réussite.
In Texto a voulu savoir ce que sont devenus ses anciens petits battants aujourd’hui et où est-ce qu’ils sont rendus dans leur parcours.
Le journal en a rencontré plusieurs en marge du 8e Gala du Fonds 1804, tenu récemment au Collège de Maisonneuve, alors qu’ils revenaient faire du bénévolat lors de la cérémonie de remise d’environ 150 bourses à des suivants.

Arrivé des Philippes en 2010, ce jeune faisait face à d’énormes défis d’intégration. De prime abord, le français.
« Cela m’a pris des années pour apprendre la langue française, pour moi c’était une grande aventure. », nous lance aujourd’hui, en bon français, le jeune Montréalais.
C’est une bourse du Fonds qui l’a mis en confiance et qui lui a fait comprendre qu’il pouvait aller plus loin. Édouard Maldo effectue aujourd’hui des études supérieures en administration à l’Université Concordia et songe à passer au Commerce d’ici quelques années.
De son côté Laurent Manchou, arrivé au Québec un mois à la suite du tremblement de 2010 en Haïti ne connaissait nullement le français comme Édouard Maldo. Laurent avait 10 ans à l’époque.

Il fait partie des tous premiers boursiers du Fonds et est le plus ancien des boursiers bénévoles, toujours présent pour toutes les activités de l’organisme.
La bourse qu’il a reçue le propulse depuis. Il est actuellement en 2e année de génie logiciel à l’ETS (École de technologie supérieure) pour devenir ingénieur informatique.
La Programmation, développement web et d’application sont devenus son langage de prédilection maintenant.

C’est sa directrice d’école Pierre Marquette qui le lui fait remarquer. Roxane l’informe du même souffle qu’elle est inscrite au Fonds 1804 qu’elle ne connaissait ni d’Êve ni d’Adam.
Et le hasard fait bien les choses pour cette native d’Haïti qui se cherche au Québec. En faisant du porte-à-porte, à Saint-Jean-sur-Richelieu, pour vendre du chocolat, elle cogne, sans le savoir, chez Fabienne Télémaque, une enseignante en soins au Collège de Maisonneuve.
Mme Télémaque est de surcroît gouverneure au Fonds, sorte d’ambassadeur. Elle prend Sophanie sous son aile depuis et cette dernière chemine vers les soins infirmiers aussi.
« Des fois, il y avait des moments où elle était découragée. Mais elle a toujours gardé le cap. », se souvient Mme Télémaque.
Sophanie Pierre François avait notamment des difficultés avec « la posologie », les mathématiques des soins infirmiers.
« Mais elle a travaillé dur. Je n’étais là que pour la guider. » – F Télémaque