Taxi: les chauffeurs relancent la mobilisation
Plus de sept chauffeurs sur 10 rejettent la nouvelle compensation proposée par François Bornardel, le ministre des Transports. C’est ce qui ressort d’au moins cinq jours de consultation de l’industrie.
Au total, 75 % des taxis estiment que la compensation dictée par le gouvernement est insatisfaisante à la suite d’un sondage réalisée par la Firme SOM.
« Pour nous, c’est un signe clair que nos membres voient exactement la même situation que nous, malgré les affirmations du ministre des Transports: le gouvernement tente de nous exproprier de force et à rabais, avec pour effet de raser notre industrie et de céder tout le marché à une multinationale sans foi ni loi.»- Abdallah Homsy, porte-parole de l’industrie du taxi.
M. Homsy est un fervent défenseur de l’abolition du projet de loi-17 qui prévoit la fin de l’obligation d’obtenir un permis de taxi pour faire le transport rémunéré de personnes au Québec et surtout la fin des quotas.
«Le ministre peut cesser d’acheter de la publicité à la radio. Nous l’invitons plutôt à venir s’asseoir avec nous pour trouver de vraies solutions durables, pour notre industrie et pour le Québec.»
Abdallah Homsy, porte-parole de l’industrie du taxi.
En entrevue à In Texto, Abdallah Homsy se dit toutefois conscient de ne pas pouvoir obtenir l’abolition du PL-17. À défaut du retrait de ce dernier, le porte-parole de l’industrie fixe des limites de ce que les chauffeurs seraient prêts à accepter.
Moyens de pression
La consultation a aussi permis de constater que l’industrie du taxi est très mobilisée et que les travailleurs sont nombreux à vouloir continuer les moyens de pression, une mobilisation reprendra très bientôt annoncent-ils.
«Contrairement à ce que les gens et le ministre croient, ce qui inquiète le plus nos membres, ce n’est pas la compensation, c’est leur gagne-pain. Comment feront-ils pour gagner leur vie si n’importe qui peut faire du taxi ?», s’interroge M. Homsy.
« Les travailleurs du taxi sont des gens fiers. Ils souhaitent continuer à travailler chaque jour. Un chèque caduc sans travail est vu comme une prestation de décès dans l’industrie. Il faut que le ministre des Transports le comprenne : les taxis veulent travailler, pas vendre à rabais leur industrie à Uber,» conclut monsieur Homsy.
Recours collectif
L’industrie du taxi du Québec compte environ 9000 détenteurs de permis de taxi et 12 000 chauffeurs. Collectivement, les permis de taxi valaient, en décembre 2014, au moment de l’arrivée d’Uber au Québec, 1,3 milliard de dollars selon les chiffres de la Commission des transports du Québec.
Bien avant le dépôt du PL-17 par les caquistes au pouvoir, deux Recours collectifs ont été déposés devant les tribunaux : un par les métallos contre Uber et l’autre par Dama Metellus, un chauffeur de taxi contre le gouvernement.
Dans le recours contre les autorités québécoises et qui a été autorisé et publié, M.Metellus réclame 1,3 milliard de dollars plus des dédommagements (à déterminer).
L’Association haïtienne de travailleurs de taxis (AHTT) se prononce en faveur de ces recours.