Taxi:les chèques d’une trentaine d’Haïtiens bloqués
En plus de devoir subir Uber pour encore un an avec le prolongement du projet pilote, des dizaines de propriétaires et chauffeurs de taxi voient leurs chèques de compensation bloqués au ministère de Transports depuis près de deux mois.
Carlo Hector, président de l’Association haïtienne des travailleurs de taxi (AHTT), dit avoir discuté avec plus de 30 Haïtiens qui se retrouvent dans cette situation et qui sont aux prises, non seulement, avec la réalité mais aussi avec des créanciers.
« Plusieurs institutions comme Desjardins, Fintaxi, entre autres, financent les permis. Drôle de coïncidence, tous les gens qui font affaires avec une seule et même entreprise se retrouvent avec leurs chèques coincés au ministère des Transport », fait remarquer Carlo Hector qui refuse de citer le nom de la compagnie en question.
Les démarches du journal nous ont permis de découvrir qu’il s’agissait de «Speedo» dont les créances ont été rachetées, en fait, par une autre compagnie à numéro.
Manon Ladouceur qui travaille pour cette nouvelle entreprise ayant épousé les créances de Speedo est bien au fait du dossier.
« Moi, j’ai communiqué avec le gouvernement pour vérifier s’il allait tenir compte des créanciers dans la remise de ces chèque-là », indique Mme Ladouceur.
Elle voulait savoir, lors de son appel au ministère des Transports, « si les chèques étaient pour être émis au nom du titulaire et du créancier »
«Probablement, ils se rendent compte que c’est illogique d’envoyer des chèques quand des gens ont de créances et qu’il y en a qui ne paient même plus leurs créances», ajoute Manon Ladouceur en entrevue au journal.
Elle affirme, par ailleurs, que c’est le ministère de la Justice qui a fait bloquer ces chèques et non sa compagnie à numéro. Écoutez la réaction de Carlo Hector, président de l’AHTT, à Montréal
Au total plus de 5000 chèques ont déjà été émis dans le cadre de la première phase de la mesure de compensation et un millier d’autres seraient en chemin pour être livrés
Uber, encore un an
« Qui a les deux mains sur le volant, la CAQ ou Uber? », se demande Sol Zanetti, le député solidaire élu de Jean-Lesage qui déplore le prolongement du projet pilote d’Uber pour une troisième année consécutive à la demande du premier ministre désigné François Legault.
Le député élu souligne l’aversion d’Uber à la réglementation gouvernementale mais aussi son recours à l’évasion fiscale et les piètres conditions de travail qu’elle offre à ses chauffeurs. Il dénonce également le fait que deux ans après le début de cette aventure, Uber « ne joue toujours pas sur la même patinoire que le taxi d’ici ».
« Dans ce dossier comme tant d’autres, la CAQ et les libéraux sont d’accord: ce sont les multinationales d’abord, même quand elles ne paient pas d’impôt sur leur revenu », martèle M. Zanetti.
« Les propriétaires ne sont pas sortis gagnant malgré la compensation, dit pour sa part Carlo Hector, je pensais que au moins on allait limiter le nombre de véhicule d’Uber dans la ville.»
Depuis l’arrivée d’Uber en sol québécois, Québec solidaire a fait office de chien de garde à l’Assemblée nationale, déposant notamment une motion en mars 2017 pour mettre fin au projet pilote face à l’infraction systématique de l’entente négociée entre Uber et le gouvernement du Québec.
Vous pourriez aussi aimer!
One Comment on “Taxi:les chèques d’une trentaine d’Haïtiens bloqués”
Comments are closed.
C’est une injustice notoire. Ces propriétaires en plus de subir une concurrence déloyale au nom de je ne sais quelle valeur, ils voient leur chèque bloqué sans motif valable. Speedo, même s’il est racheté doit débloquer la situation. Ses clients sont sur le terrain et ont toujours payé selon les ententes. Tous les chauffeurs lésés doivent écrire une mise en demeure et au gvmnt et au créancier Speedo. C’est une arnaque.