Téo taxi: des chauffeurs haïtiens s’interrogent
La chute de Téo taxi, mardi, qui met du coup plus de 400 chauffeurs à la rue, ne laisse pas indifférente l’industrie de taxi traditionnelle qui se pose beaucoup de questions depuis, selon Carlo Hector de l’Association haïtienne de chauffeurs.
D’une part, cette perte d’emploi pour des centaines de travailleurs, ne majorité haïtiens, pourrait être bénéfique pour les propriétaires de permis indépendants.
«On a une pénurie de chauffeurs actuellement, indique le président de l’Association haïtienne, si on va en vacances la voiture reste au garage.»
Permis libérés
Souvent, ces propriétaires de permis font office de chauffeurs également.
Par ailleurs, il n’y a pas que des chauffeurs qui ont perdu leur emploi dans cette mésaventure de Téo. Des propriétaires de permis de taxi, qui les louaient à Téo afin d’équiper ses 220 véhicules électriques, se ramassent sans le sou également.
Leur contrat de location échoue par la même occasion.
« Qu’est-ce que ces propriétaires vont faire de ces permis restitués, les vendre? » se demande Carlo Hector en entrevue au journal.
« J’ai rencontré deux d’entre eux qui m’ont dit : ça ne me tente pas d’aller investir dans des voitures pour mettre sur le marché »-Carlo Hector.
Dans une lette adressée au premier ministre François Legault et publiée dans La Presse, Alexandre Taillefer, l’homme derrière Téo taxi depuis 2015, lui demande de « permettre à la marque Téo et aux voitures vert et blanc de continuer à fonctionner.»
« Les contraintes réglementaires empêchent une seconde vie à toutes ces voitures. Elles ne pourront pas être louées à des chauffeurs indépendants et la marque disparaîtra. Il doit bien y avoir moyen de changer cela.», écrit-il.
Selon M.Taillefer l’industrie du taxi aurait avantage à récupérer les véhicules électriques de la flotte de Téo.
Dans « Sauver l’esprit de Téo », sa lettre ouverte, il invite le chef du gouvernement à « agir pour tirer profit des développements tangibles réalisés par nos équipes depuis sa création en 2015.»
Les voitures qu’utilisait Téo taxi sont électriques. Des bornes de recharges étaient installées à certains endroits par Hydro-Québec en vue d’assurer une bonne alimentation en énergie verte de ces véhicules.
Alexandre Taillefer invite toujours dans sa missive, au rapatriement des « infrastructures de recharge vers le Circuit électrique, filiale d’Hydro-Québec.»
« Ça tombe bien : Téo possède la plus importante infrastructure du genre au Québec. Elle est déjà fonctionnelle et pourrait être récupérée à une fraction du coût payé. Et il se trouve qu’Hydro-Québec procède en ce moment à un appel d’offres majeur pour accroître l’offre du Circuit électrique. »