Un Commissaire à la langue française avec «des biais» sur les immigrants - Intexto, jounal nou
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La nomination par la CAQ de Benoit Dubreuil au poste de Commissaire à la langue française choque le caucus du parti libéral du Québec (PLQ) en raison de ses positions passées sur les immigrants et le français. Après avoir rencontré M. Dubreuil, la porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue française, la députée de Bourassa-Sauvé Madwa-Nika Cadet, parle de « divergences philosophiques » avec l’écrivain.
« Je remercie d’abord M. Dubreuil d’avoir pris le temps de venir discuter avec nous. Malgré une rencontre cordiale qui nous a permis d’échanger sur les défis auxquels est confrontée la langue française au Québec, des divergences philosophiques majeures demeurent. », estime la députée dans un communiqué.
Et pour le chef du PLQ, Marc Tanguay, le gouvernement caquiste, ne propose pas de nommer la bonne personne à ce poste en dépit du respect, dit-il qu’il a pour M. Dubreuil.
« Nous demandons une candidature qui saura faire les analyses et les nuances nécessaires afin que toutes les Québécoises et tous les Québécois puissent se sentir partie prenante de cet important objectif collectif qu'est l'épanouissement du français au Québec. »-M.Tanguay, chef de l'opposition officielle et député de La Fontaine.
Ce sont les écrits passés de Benoit Dubreuil dans son livre, Le Remède imaginaire, qui tique l’opposition. Cet ouvrage coécrit avec Guillaume Marois, paru aux Éditions du Boréal, mars 2011 analyse l’utilisation de la langue parlée à la maison comme indicateur de vitalité de la langue française. Et là-dedans, M. Dubreuil, , considère que l’utilisation d’une autre langue que le français à la maison par une majorité des immigrants peut être considérée comme un signe de fragilisation de notre langue officielle.
«Les élus libéraux sont en désaccord sur ce point. », indique le PLQ dans son communiqué. Pour l’opposition officielle, c’est la langue parlée dans la sphère publique qui doit servir d’indicateur de référence. « L’État ne doit pas s’ingérer autour de la table à dîner des gens et laisser les Québécois parler la langue de leur choix à la maison. », croit le parti libéral.
Deuxième extrait de l’ouvrage qui fâche le parti de Marc Tanguay :
«Les résultats concrets de cette situation s’observent sur la scène politique, là où le vote des non-francophones diffère significativement du vote des francophones. Il est évidemment délicat d’aborder cette question, particulièrement depuis la déclaration déplacée de Jacques Parizeau sur « l’argent et les votes ethniques ». Mais vaut-il mieux la passer sous silence, en laissant croire qu’il suffit d’augmenter l’immigration pour maintenir le poids du Québec au Canada ? La réalité est que ce problème n’a pas la même signification selon le parti pour lequel on vote. »1
Le manque de nuances dans les écrits passés de M. Dubreuil et son biais de jugement concernant le sentiment d’appartenance d’une personne immigrante inquiètent l’équipe libérale.
Finalement, considérant l’ampleur des enjeux linguistiques auxquels le Québec est confronté et compte tenu de l’importance du poste de Commissaire à la langue française, le caucus libéral aurait espéré une candidature dont le parcours professionnel est plus intimement lié aux questions linguistiques, estime le PLQ.