Un incontournable du vivre-ensemble à Montréal-Nord
Après plus de 5 ans, Robert Richard, 73 ans, vient de quitter le 1er janvier 2019, ses fonctions de représentant officiel de Équipe Denis Coderre, devenu Emsemble Montréal, mais restera très actif dans le décor de Montréal-Nord où il vit depuis 1992.
Ce comptable de profession, qui se définit lui-même comme d’un «rassembleur», en ce sens qu’il facilite les choses, est un acteur incontournable du Vivre-ensemble dans ce quartier connu pour sa mauvaise presse.
«Dès que j’ai été reçu comme comptable agréé, je me suis impliqué dans les clubs sociaux. Pour deux choses : afin de développer un réseau et pour avoir la chance d’aider les gens.»
«Faire un chèque de 1000 dollars à Centre-Aide, c’est facile. Mais s’impliquer et faire du bénévolat, on fait cela gratuitement. Mais on en reçoit beaucoup en retour.»
M.Richard était engagé dans des dizaines d’organismes ou de sociétés comme la Caisse populaire Desjardins de Montréal-Nord avec une vision d’ensemble.
On peut citer aussi la Fondation la visite, le Club optimiste, l’Institut pacifique, la fondation de l’hôpital Marie-Clarac, le Match des étoiles, entre autres.
Profil collectif
Partout, il aide à trouver des fonds nécessaires, à se prendre en main, à mettre de l’ordre dans les finances etc…
Mais c’est au sein de la caisse populaire qu’il a pu mettre en œuvre sa vision du vivre-ensemble lorsqu’il a encouragé fortement la nomination de l’Haïtienne Janny Gaspard au sein du Conseil d’administration (CA) tout comme d’autres personnes de différentes communautés culturelles.
«Avant, au tout, tout début, c’était un club d’amis, un boy’s club dit-il, aujourd’hui on cherche plus un profil collectif, que la communauté soit présente et que des gens de toutes les professions soit présente aussi.»
Robert Richard est connu pour son talent en matière de levée de fonds. Et cette capacité, il l’a mise au service non seulement du monde politique mais aussi, et surtout, du communautaire ou de la finance à Montréal-Nord.
Pour lui, le vivre-ensemble est plutôt difficile, en raison d’un manque de confiance de la part de tout un chacun. Mais il se dit très « encouragé » par le chemin que prend aujourd’hui le quartier.
«Avec tous les événements qui se sont produits (affaire Villanueva..), je pense que même pour les policiers c’était difficile. Mais il y a eu un examen de conscience des deux cotés.»
Engagement politique
C’est au Club optimiste de Montréal-Nord qu’il fait la rencontre de Denis Coderre. Et Robert Richard a milité pendant 25 ans au sein de l’Association libérale de Bourassa comme l’ancien maire de Montréal.
En faisant le saut en politique municipal, l’ancien député de Bourassa fait appel à lui pour devenir le grand argentier de son parti (Équipe Coderre), en mai 2013.
« Je n’ai pas accepté ça pour avoir un pouvoir ou une influence.»-R. Richard
Toutefois, il a eu, très peu lors de son passage, à pistonner certaines personnes auprès du chef. « Pas beaucoup », répond l’ancien argentier politique à une question sur le sujet.
Comme agent officiel, le comptable découvre toute la subtilité de la politique. Notamment quand vient le moment d’emprunter ou de recevoir de l’argent.
Il fallait qu’il calcule toute la perception de l’opinion publique pour chaque geste qu’il devait poser. Alors que le comptable qu’il est de profession, songeait surtout à la bonne gouvernance , à la transparence plus qu’autre chose.
«Dès fois, on en sort un petit peu déçu, confie-t-il en entrevue à In Texto, parce que je n’ai pas le côté politique de la politique.»
Toujours très actif
Robert Richard n’est pas prêt de raccrocher son crayon même à 73 ans accomplis. Il continue de travailler comme comptable et s’occupe d’une clientele importante dont un grand nombre de personnes âgées comme lui.
Le comptable a à cœur la situation de vulnérabilité de ces gens et fait parfois plus que s’affaler dans le confort de ses bureaux.
«Il y a des gens qui les exploitent ces gens-là. Je me déplace, je vais les voir, j’essaie de les sécuriser.»
Il a dit
« Il faut faire ce qu’on aime et aimer ce qu’on fait »
« Mon père disait toujours : on est de parent-pauvre mais honnête » 80