Un persévérant qui redonne
Anslie Bien-Aimé, 46 ans, un des gouverneurs du Fonds1804 pour la persévérance scolaire depuis avril 2018, est d’abord et avant tout un modèle de la question après avoir subi de l’intimidation, des injures et du racisme au Québec.
Grandi à Montréal-Nord, ce mathématicien qui a étudié entre autres en Actuariat, dit avoir surmonté tous les obstacles sur son chemin grâce au support inconditionnel de ses parents, notamment sa mère.
«Elle a toujours été pour moi, dit-il, un exemple de persévérance. C’est toujours dans son discours peu importe ce que j’entreprends dans ma vie.»
Dès son jeune âge, Anslie B-A se destinait vers une carrière dans le hockey, ce qui lui a donné quelques fois du fil à retorde avec son père à qui il n’a parlé trop, trop pendant plus de six ans.
Le père haïtien prenait mal que son fils décidait d’abandonner l’école complètement pour ce sport.
«Il me disait: tu es un Noir, tu n’iras jamais loin au hockey. Tu ferais mieux de retourner à l’école.»
Deux plans dans la vie
Entre le style cavalier de son père et la douceur de sa mère, les deux parents ont finalement réussi à convaincre le jeune Anslie de la nécessité d’aller chercher un diplôme.
« Ils m’ont dit : si jamais il se passait quelque chose au niveau du sport, au moins tu auras un support académique pour continuer à gagner ta vie »
Le jeune des Bien-Aimé rentre alors au CEGEP Bois-de-Boulogne, en mathématiques pures, ce qui se souvient-il encore, était mal vu par ses camarades blancs du collège. Il se faisait intimider dès lors.
Il poursuit parallèlement sa carrière de joueur de hockey et demeure le meilleur marqueur de son équipe. Il se faisait traiter de tous les noms. Et ça venait même de la part des joueurs de son équipe.
« Le fait que j’étais le meilleur, il y en avait qui avaient de la jalousie et qui me disaient : hey le Noir, tu n’es pas supposé d’être le meilleur compteur, tu es une espèce de nègre»
Ainslie Bien-Aimé qui crache du positif dans son attitude, dans sa philosophie le prend toujours avec stoïcisme, ces railleries. Souvent, il dit les utiliser contre ses détracteurs.
« Ça, ça a forgé mon caractère, dit-il en entrevue avec In Texto, dans le sens que lorsque j’embarquais sur la glace, la façon que je pouvais répondre à tout ça, c’était d’aller marquer des buts, d’être un joueur dominant.»
Au nom de ses parents
Aujourd’hui, le hockeyeur mathématicien redonne à sa communauté en s’impliquant à fonds au Fonds1804, sur le plan social. Il fait partie de l’équipe Hockey-Haïti qui a participé, en 2015, au championnat mondial de hockeyball en Suisse, et bientôt en Slovaquie.
Il est superviseur chez Hockey-Québec et entraine les novices (7, 8 ans). Mais sa plus grande implication va au Fonds1804 afin de pouvoir redonner à sa communauté, dit-il.
Il aide l’organisation à rejoindre les jeunes notamment à travers les réseaux sociaux et il s’implique beaucoup dans des actions sur le terrain. Depuis trois ans, Ainslie Bien-Aimé y met aussi de son argent dans la persévérance scolaire.
« Il y a trois ans j’ai donné une bourses au nom de mes parents qui n’ont jamais baissé les bras avec moi »-A Bien-Aimé.
Depuis, à chaque année, il donne non seulement des bourses d’études mais aussi il s’implique au plus haut niveau dans la politique éducative au Québec à travers le Fonds.
Ainslie Bien-Aimé anime également, depuis plus d’an, sur Youtube «Les rendez-vous du VoodooX », un show qui incite les invités à raconter leur rêve et leur passion devenus réalité.
Vous pourriez aussi aimer!
2 Comments on “Un persévérant qui redonne”
Comments are closed.
On en veut des modèles comme ça pour la communauté.
Très bel article.