Une pétition pour briser le «silence» du Canada sur Haïti
«De la part du gouvernement canadien, ce qui est le plus intolérable pour beaucoup d’Haïtiens c’est le silence.», souligne Mario Beaulieu, député fédéral de La pointe de l’île (Québec) sous la bannière du Bloc québécois, un parti fédéraliste régional avec 32 députés à la Chambre des communes, à Ottawa.
Et ce sont ces Haïtiens du groupe de pression Solidarité Québec-Haïti qui l’ont convaincu de déposé, le 23 mars dernier, la pétition E-2448, signée par 648 citoyennes et citoyens, demandant la déclassification du procès verbal d’une rencontre tenue au complexe gouvernemental du Lac Meech en 2003 sur Port-au-Prince.
Les signataires de la pétition demandent au gouvernement de :
• Publier tous les documents relatifs à ce qui a été appelé l’« Initiative d’Ottawa sur Haïti » telle que décrite à l’émission enquête de Radio-Canada en 2019.
•Tenir une audience du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international pour déterminer les tenants et aboutissants de l’« Initiative d’Ottawa sur Haïti », incluant le lien avec le « Core Group ».
Le gouvernement canadien est dans l’obligation de répondre à l’intérieur de 45 jours à partir du dépôt de la pétition, ce qu’il n’a pas encore fait. La pétition vise aussi à dénoncer l’attitude d’Ottawa vis-à-vis de la situation actuelle.
« Nous, au niveau du Bloc, c’est sûr qu’on demande au gouvernement de dénoncer les violations des droits humains, c’est un minimum.», indique le député Beaulieu, car son « silence fait dire à plusieurs qu’il est complice avec le Core group»
«Retour à l’ordre constitutionnel»
Au début mars, le gouvernement canadien avait réagit face à la situation à travers une déclaration de Emmanuel Dubourg, le député de Bourassa, d’origine haïtienne, et qui portait la parole au nom d’Ottawa.
« Je suis préoccupé par la situation politique et la sécurité en Haïti, mon pays d’origine.», commencait par dire le député Dubourg dans une note publiée sur sa page Facebook le 1er mars dernier.
Dans sa publication, le parlementaire, membre du parti au pouvoir (Parti libéral du Canada PLC) appelle à la tenue d’élections en cette année 2021 pour, dit-il «assurer un renouveau démocratique»
Pour Ottawa, Haïti est sorti de l’ordre constitutionnel depuis la caducité du parlement « étant donné que l’actuel parlement haïtien est caduc et que le président J Moïse gouverne par décret.»
«J’encourage vivement toutes les parties à s’engager dans un dialogue inclusif afin de trouver des solutions durables pour le peuple haïtien.» déclare Emmanuel Dubourg dans son message qui exprime la position du premier ministre Justin Trudeau.
C’était la première fois que le gouvernement s’exprimait quasiment clair sur la situation haïtienne. Ces prises de position sont arrivées alors que plusieurs médias dont Radio-Canada mettent les projecteurs sur le pays, et accordent la parole aux protagonistes notamment les leaders de l’opposition en Haïti.
Une semaine avant plusieurs manifestations avaient eu lieu, à Montréal, devant les bureaux du ministre canadien des Affaires étrangères, Marc Garneau pour lui demander de cesser son appui à Jovenel Moïse.
Solidarité Québec-Haïti juge la réaction du Canada trop molle, d’où la pétition E-2448.
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2 Comments on “Une pétition pour briser le «silence» du Canada sur Haïti”
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Je ne participe pas à ce genre de pétition.
Les haïtiens de par le monde entier n’ont pas le droit de demander à d’autres de ne pas aider un président élu et ami des alliés étrangers.
Toujours demander à d’autres de vous supporter à détruire au lieu de trouver des solutions positives pour l’amélioration de notre peuple.
S’il vous plaît … il est temps de nous UNIR pour aider les autres à devenir meilleur non pas dans la guerre politique mais dans l’amour l’un envers l’autre.
Sachez que la JALOUSIE est un cancer … autre chose … chacun son tour. Si votre tour ne vient pas … c’est que vous n’êtes pas appelé à être l’élu.
Non à la dictature