Visa canadien refusé à Boukman eksperyans pour le festival
Au total, une demi-douzaine de groupes musicaux basés en Haïti n’ont pas pu obtenir de visas en vue de participer au Festival mizik kreyol de Montréal (FMKM) tenu les 20, 21 et 22 juillet dernier à La Tohu dans Saint-Michel, à Montréal.
Parmi eux, on compte le band mythique Boukman eksperyans, un habitué de toute sorte de festivals au Canada. Il y a aussi la toute nouvelle formation Kenny way, du chanteur Kenny Desmangles, qui s’est fait refusé le privilège de venir au Québec.
« Nous allons faire des interventions auprès de l’ambassade afin d’obtenir plus d’explications sur ces cas de refus. »- Lionel Luc.
« Des pas de tortue »
L’organisateur du FMKM a tenu ses propos lors d’une entrevue au journal au cours de laquelle il faisait le bilan des trois jours de festivités.
Les émeutes du pétrole (troubles sociopolitiques) survenus les 5, 6 et 7 juillet dernier à Port-au-Prince auraient poussé les consuls canadiens en Haïti à resserrer les critères d’obtention de visas aux ressortissants haïtiens.
Dans ces circonstances pareilles, les officiers d’immigration redoutent que les bénéficiaires d’autorisation d’entrée au Canada en profitent pour fuir la situation chaotique de leur pays.
Une trentaine d’orchestres ont toutefois défilé sur le stand de La Tohu pendant trois jours. Plus de 18 000 festivaliers se sont déhanchés, se trémoussaient au rythme des musiques créole et tropicale dont le kompa.
Couru par les politiciens
Le FMKM était à sa 5e édition cette année et d’année en année, cette initiative s’installe dans Saint-Michel et tend à devenir une institution.
Députés, conseillers de ville ou d’arrondissement courent cet évènement tous les ans. De son coté, à défaut de se déplacer, le premier ministre Justin Trudeau envoie des lettres de félicitations à l’organisateur.
En plus de la musique créole, Lionel Luc a introduit cette année un son latin dans le festival. À la deuxième journée, Fredy Antony et sa bande de la République Dominicaine ont fait sauter les spectateurs sur le site de La Tohu au son du bachata.
Pour le FMKM, il s’agit non seulement d’un clin d’œil à d’autres cultures mais aussi de montrer la caractère multiculturel du Québec d’aujourd’hui.
« Il ne faut pas que le festival reste entre nous, pour nous et par nous. Il faut ouvrir cet horizon. Notre public en majorité, est haïtien. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes au Québec. On ne vit pas en vase clos et nous voulons donner la chance à d’autres communautés aussi.»-Lionel Luc.
Le festival a nécessité un budget de plus de 400 000 dollars cette année.
https://www.youtube.com/watch?v=29tWnF-Z6fw